Mis à jour 15/07/2014 22:05 - Crée le 17/01/2006 00:00

Plantes officinales

Plantes officinales

40 000 ans avant notre ère, au Paléolithique apparaissent les premières gravures et les sculptures de l'âge de la pierre taillée. Il faudra attendre - 31 000 ans pour voir apparaître des peintures (grottes Chauvet, Lascaux, Altamira) et des indices plus précis de rites, de superstitions et de religions : c'est le début d'une vision relationnelle du monde.

Entre -15 000 et -9 000 les chasseurs passent de la récolte à la culture à la fois au Proche-Orient, en Afrique, en Asie  et en Amérique. Les premiers animaux à être domestiqués sont les chiens, puis vers -12 000 ans les chèvres dont ils obtiennent le lait et font du fromage. Les effectifs des populations croissent considérablement.

Mais dès le début de l'humanité, l'homme s'est comporté comme un être cohérent, logique, total et complet. Il sait survivre, s'occuper des siens et son intelligence lui a permis de distinguer très tôt les plantes bénéfiques qui peuvent soigner. Il les récolte mais ne les cultive pas encore. il faudra encore attendre quelques millénaires pendant lesquels il va les expérimenter. 

L'Europe du Moyen-Age :

Dans l'Europe du Moyen-Age, la pharmacopée, les superstitions et la magie s'entremêlent inextricablement.
La médecine monastique est interdite par différents Conciles. Malgré cette interdiction, les monastères gardaient les traditions médicales de l'Antiquité et entretenaient des jardins de plantes médicinales appelées "les simples".

Les grandes écoles médicales de Salerne et de Montpellier, influencées par les Arabes, vont être les principales sources d'information ayant trait à la pharmacie durant les 13e et 14e siècle. C'est au 13e siècle qu'apparaissent en Europe les premières boutiques d'apothicaires, auxquels Saint Louis donne, en 1258, un statut pour la préparation et la vente des médicaments. C'est à cette époque que Montpellier devint le premier centre de botanique de l'Europe.

Cependant, trop mêlée à la sorcellerie et au charlatanisme, la connaissance médicale n'a guère progressé durant toute l'époque médiévale : l'alchimie règne alors sur l'Occident et l'on recherche l'or, la pierre philosophale, l'élixir universel. On soigne avec des extraits végétaux, mais aussi avec des organes d'animaux étranges ou venimeux, de l'urine, des pierres précieuses, de la terre sigillée (argile spéciale de l'île de Lemnos), etc...


L'Europe de la Renaissance et après :

Au 16e et au 17e siècle, de nouvelles "drogues" (thé, café, cacao...), introduites en Europe à la suite de la découverte de la route maritime des Indes et de l'Amérique firent leur entrée en thérapeutique, parfois, comme le Quinquina et l'Ipéca sous forme de "remèdes secrets".

cueillete_plantes_moyen-âgeC'est durant cette période que Paracelse (1491-1541), de son vrai nom Théophraste Bombast von Hohenheim, un médecin suisse, est devenu célèbre par sa " théorie des signatures ". Cette théorie est fondée sur la croyance que l'aspect et la couleur des plantes sont en rapport avec leurs propriétés médicinales : ainsi, les plantes à suc jaune seraient efficaces contre les affections biliaires. Il prend le contre-pied de Galien et crée la médecine par les semblables : elle sera institutionnalisée ultérieurement par Hahnemaner. Ce dernier préconisera l'utilisation de dilutions et de dynamisation de "teinture-mères" (homéopathie).

En 1777, les apothicaires furent, en France, officiellement séparés des épiciers (!) par une ordonnance royale fondant le Collège de Pharmacie.


Auraparant et ailleurs...

La civilisation chinoise
 
On trouve la trace d'utilisations médicinales très anciennes.
Le premier livre de matière médicale,  "Traité des plantes médicinales de l'empereur Shen Nung", fut rédigé vers 2900 avant J.-C. Ce livre contenait la liste de trois cent soixante-cinq remèdes, par analogie avec les jours de l'année.Tous ces médicaments étaient d'origine végétale et étaient répartis dans chaque catégorie en herbes, arbres, fruits, graines et légumes. Plus tard, un supplément fut ajouté à l'ouvrage, avec une liste d'autres remèdes, minéraux et animaux. Les Chinois furent certainement les plus habiles dans le choix et la maitrise des plantes à action curative.

Les civilisations sumérienne et égyptienne.

Soins_Babylone4 000 ans avant J.-C., les populations babyloniennes et sumériennes utilisaient les plantes pour se soigner : 600 tablettes d'argiles mentionnent 1 000 plantes telles que le Pavot, la Mandragore, la jusquiame pour leurs vertus curatives. Les textes retrouvés semblent très proches, dans leur forme, des manuels de sorcellerie et pourtant, les descriptions qui sont faites des maladies ainsi que les remèdes préconisés font montre d’un réel don d’observation ainsi que d’un évident bon sens en ce qui concerne les traitements.

C'est le papyrus Ebers qui nous donne le meilleur aperçu de la médecine égyptienne. Ce papyrus datant d'environ 1600 av. J.C. relate la fabrication de remèdes pour toutes les parties du corps.

Egypte_soinsPlus de 800 remèdes sont décrits par les Egyptiens, mais la médecine était alors fortement mêlée de pratiques magiques. Certaines plantes sont toujours utilisées aujourd'hui comme sédatifs (Pavot, Jusquiame), purgatifs (Séné). Il y figurait aussi divers ingrédients : sang, os, graisses animales, et des minéraux comme l'ocre.


Les civilisations grecques et romaines.

Les grands médecins grecs, dont le plus célèbre est Hippocrate (5e siècle av. J.-C.), utilisaient couramment les narcotiques, les laxatifs ou des émétiques (vomitifs). Hippocrate jeta les bases de la médecine scientifique, cherchant aux maladies une explication rationnelle et non plus magique et Théophrastus fut le père de la botanique.

Théophrastus

Théophrastus et ses étudiants

Dioscorides L'œuvre d'Hippocrate fut élargie quelques siècles plus tard par Dioscorides. Il inventoria plus de cinq cents drogues d'origine minérale, végétale ou animale dans un traité écrit en grec en 77 après J.-C. Il fut traduit en latin au XVe siècle : cinquante-quatre d'entre ces drogues figurent toujours parmi la liste des plantes médicinales essentielles établie en 1978 par l'Organisation Mondiale de la Santé. Afin d'étudier le medica de materia, Dioscorides a accompagné les armées romaines dans tout le monde connu. Il a enregistré ce qu'il a observé, d'excellentes règles promulguées pour la collection de drogues, leur stockage et utilisation.

Rome - Toxicologie 

Le texte grec fut traduit en arabe et persan et servit de base aux herbiers musulmans plus tard. Le traité fut largement utilisé en Occident dans sa traduction latine. A Rome, Galen (130-200 ap. J.C.) a pratiqué et a enseigné  ; ses principes de la préparation et de composition des "médecines" ont régné dans le monde occidental pendant 1.500 ans. Son nom est toujours lié à cette classe de produits composés par des moyens mécaniques - galenicals-. Il était le créateur de la formule pour une crème froide, essentiellement semblable à celle connue aujourd'hui.

La civilisation arabe.

A l'apogée de l'empire arabe (dont les frontières allaient de l'Inde à l'Espagne), tous les documents écrits furent réunis à Bagdad dans la plus grande bibliothèque de l'époque (entre le 7e et 9e siècle).

C'est au 9e siècle seulement, qu'une équipe de traducteurs révisa les documents grecs pour en produire des versions plus précises en arabe. Les Arabes avaient aussi leurs spécialistes en médecine et en pharmacie mais le plus grand d'entre eux fut sans aucun doute Ibn al Baytar (1197-1248). Il émigra en Orient où il rédigea le très complet "Somme des Simples" : ce livre contenait une liste de 1400 préparations et plantes médicinales dont un millier étaient connues des auteurs grecs.
Ce sont les Arabes qui donnèrent à la pharmacie son caractère scientifique. Les traditions pharmaceutiques arabes passèrent en Europe et influencèrent profondément les grandes universités de l'époque du 9e siècle.

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