De nombreuses zones littorales sont  confrontées à une  augmentation de la population maritime  en été et subissent des pollutions liées notamment aux activités portuaires.
C'est pour corriger ces effets sur l'environnement que le nettoyage des plages ainsi que le ramassage d'ordures ménagères directement auprès des plaisanciers est  organisé.

Le type de nettoyage dépend évidemment en grande partie du type de plage sur lequel il va être réalisé.
   
Le ramassage met en oeuvre des moyens matériels et humains très variables selon les communes. 48 % d'entre elles procèdent à un nettoyage mixte, mêlant intervention mécanique sur les grandes plages accessibles et intervention manuelle sur les petites plages et zones d'accès difficile. 35 % ont recours exclusivement à des moyens manuels en raison de la nature de leur littoral qui empêche l'accès ou la manoeuvre de moyens mécaniques, ou en raison de manque de moyens financiers pour investir dans du matériel spécifique.

Le nettoyage mécanisé

Le nettoyage mécanique concerne essentiellement les grandes plages de sable facilement accessibles par les engins, c'est-à-dire desservies par la route et équipées de rampes d'accès.

Les engins agricoles ou de travaux publics (pelleteuses, tractopelles, fourches,.) sont très utiles lors du nettoyage avant saison car ils permettent de ramasser rapidement les déchets de grande taille (troncs, bidons, amas de cordages,.) apportés par les tempêtes d'hiver et qui ne passent pas dans les ratisseuses et les cribleuses. Les communes qui ne peuvent pas investir en matériel spécifique ont parfois recours exclusivement à ces engins, rentabilisés plus rapidement car polyvalents.

Mais de plus en plus de communes utilisent maintenant des machines spécifiques.

Les cribleuses et mini-cribleuses

Les cribleuses automotrices ou tractées sont bien adaptées au travail sur sable sec et au ramassage des déchets solides de toutes dimensions. Elles peuvent également ramasser des résidus d'hydrocarbures agglomérés aux algues ou aux macro-déchets, ou durcis par le vieillissement.


Le principe consiste à prélever le sable sur 5 à 20 cm de profondeur et à le faire passer sur un tapis métallique grillagé vibrant. Le sable passe à travers la grille et retombe sur le sol tandis que les déchets basculent dans une benne de stockage, dont le vidage peut être continu ou discontinu. La taille des objets collectés est fonction de la maille du grillage.

Les ratisseuses

Elles conviennent au ramassage des macro-déchets de dimension moyenne sur sable sec ou mouillé et sur sol portant. Elles peuvent également être très performantes pour la collecte des algues.

Le sable est soulevé sur une profondeur de 5 cm par des dents souples montées sur un tapis rotatif et les déchets sont envoyés vers un conteneur de stockage.

Ces machines ne permettent pas un nettoyage très fin du sable mais possèdent une plus grande vitesse de travail que le système de criblage.

Les râteaux nettoyeurs

Il s'agit de râteaux robustes munis de dents permettant de ratisser les littoraux sableux en ramassant les plus gros déchets.

Les impacts du nettoyage mécanique

Les engins de nettoyage perturbent l'écosystème littoral à plusieurs niveaux.

L'enlèvement de  matière organique empêche l'implantation de la végétation qui a un rôle dans la fixation du sable. Cela peut donc aggraver le phénomène d'érosion. D'autre part la collecte des déchets en pied de dune peut y provoquer une entaille, favorisant les départs de sable vers l'intérieur des terres par le vent.

L'effet écologique n'est pas à sous-estimer. La plage constitue un écosystème dont le biotope est perturbé par les passages successifs des machines. La faune constituée d'invertébrés mais aussi d'oiseaux tels que le gravelot nichant dans la laisse de mer risquent de disparaître de ce milieu n'assurant plus la protection et la tranquillité de ses habitants. Mais l'effet mécanique n'est pas le seul responsable de l'appauvrissement de la diversité biologique d'une plage ; l'aspersion de produits désinfectants joue aussi un rôle important.

Nuisances
Les nuisances occasionnées par la présence de macro-déchets sur le littoral sont de trois types : nuisances écologiques, nuisances sur la population humaine, nuisances sur les activités humaines.

Nuisances écologiques

La présence en mer de déchets, en particulier ceux composés de matière synthétique résistant à la biodégradation, présente des dangers pour la faune.

Les grands organismes marins peuvent être victimes d'étouffements à cause de résidus de matériel de pêche tels que les filets ou les lignes sur lesquelles sont fixées les hameçons. Les animaux emmêlés meurent des suites de l'infection de leurs blessures, de faim, ou de l'attaque de prédateurs du fait de leur moins grande mobilité. Même sans provoquer la mort de l'animal, les filets empêchent les animaux de se nourrir, de plonger ou d'aller respirer en surface correctement.

En plus de ces étranglements, certains objets en plastique sont susceptibles d'être avalés par des tortues, occasionnant la mort par occlusion intestinale.

Outre ces impacts négatifs, les débris marins peuvent être utilisés ou colonisés par certains organismes marins et donc constituer de nouvelles niches écologiques. Néanmoins cet aspect peut paraître insignifiant au regard des risques qu'engendre l'existence de détritus de toutes sortes, notamment ceux présentant un risque chimique ou bactériologique (fûts, bidons, ...).


Nuisances sur la population humaine

Pour les communes littorales, les déchets échoués sur le littoral constituent une nuisance principalement esthétique et portent préjudice à l'image du site.

Un littoral jonché de déchets de toutes sortes porte bien évidemment préjudice à l'image du site, d'autant plus que les touristes sont particulièrement sensibles à la qualité de leurs lieux de vacances. Les conséquences sur la fréquentation touristique sont donc importantes, ce dont les collectivités ont bien conscience, comme le prouve le succès de l'opération "Pavillon bleu d'Europe".

Les déchets comme les tessons de bouteilles, les seringues ou les morceaux de ferraille entraînent en outre des risques de blessures pour la population fréquentant les plages, en particulier pour les enfants. D'autre part la décomposition des déchets organiques alimentaires ou naturels engendre des odeurs désagréables, amplifiées par la chaleur estivale, et favorise la prolifération d'insectes nuisibles.


Nuisances sur les activités humaines

Les déchets flottants peuvent constituer une gêne importante pour la baignade et la navigation. Le bateau-service est une nouvelle action environnementale, destinée à collecter les ordures ménagères des plaisanciers en éduquant au tri sélectif. En plus de ce geste de préservation du milieu marin, des prestations complémentaires renforcent la popularité de ce type de bateau auprès des usagers, (ravitaillement alimentaire précommandée ou la vente de boissons et de glaces) dont les bénéfices permettent de financer une partie des frais de fonctionnement.

Les déchets plus encombrants présentent des risques pour la navigation en cas de collision ou d'enroulement dans l'hélice.

Au Japon, une étude basée sur l'assurance pour les navires de pêche de plus de 1000 tonnes de jauge brute a fait apparaître qu'en 1985 les dommages et les pertes entraînés par la collision avec des déchets flottants, la prise dans les hélices. ont coûté les deux tiers, soit 4,4 millions des 6,6 millions de yens  de dommages payés cette année là par les assurances à la flotte.

La présence en grandes quantités de déchets flottants peut obliger les pêcheurs à changer de zone de pêche car leurs lignes ou leurs filets les accrochent.

Les algues échouées en grandes quantités gênent les baigneurs surtout par leur nature gluante, mais elles peuvent aussi recouvrir les corps morts ou les plongeoirs au risque de les rendre glissants. Elles peuvent par ailleurs colmater les crépines des circuits de refroidissement des bateaux, ce qui engendre parfois de graves dommages pour les moteurs. Ceci se produit notamment quand des plaisanciers non sensibilisés au problème accostent sans méfiance dans des sites où les algues prolifèrent.

Le nettoyage manuel

Le nettoyage manuel est le plus souvent le seul recours pour nettoyer les plages de galets, les pieds de falaises, les zones rocheuses, les petites plages des anses et des criques ou celles ne disposant pas de rampe d'accès. Ainsi, le littoral de Bretagne et de Normandie, rocheux et escarpé est surtout nettoyé manuellement, tandis que le littoral aquitain, constitué de larges plages sableuses, voit son nettoyage très mécanisé.

Ce type de ramassage requiert cependant une main d'oeuvre plus importante.

Effectuée régulièrement tout au long de l'année, la collecte manuelle des déchets constitue un moyen de lutte contre les échouages efficace et adapté pour les communes ne pouvant pas faire appel au nettoyage mécanisé.

C'est ainsi qu'une part de plus en plus importante du littoral français est aujourd'hui entretenue par des structures ayant développé le poste d'ouvrier côtier et regroupées au sein de la Fédération Service Littoral. Leur travail de terrain permet ainsi de suivre au plus près les échouages de détritus.

Les membres de ce réseau constituent donc un partenaire privilégié dans la lutte sur le littoral contre les macro-déchets.

Mis à jour 19/06/2014 18:31 - Crée le 12/02/2010 10:58

Nettoyage du littoral français

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