Après la Banque mondiale, c’est au tour de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de s’inquiéter de la vogue des agrocarburants destinés à limiter les émissions de gaz à effet de serre dans le domaine des transports. Or, à côté de nos forêts, la mer pourrait devenir une source importante de biomasse et de biocarburant.
Photo : Myriam Villert
Le programme Rotterdam Climate Initiative, dont font partie la municipalité et le port de Rotterdam notamment, a réuni récemment des spécialistes de l’énergie et de l’industrie des algues à Rotterdam, pour discuter du rôle des algues dans la production d’énergie durable.
Les algues n’ont besoin que de lumière du soleil, de CO2 et d’eau avec des oligo-éléments, du phosphate et de l’azote, pour se développer. Les variétés d’algues les plus adaptées pour la production de biocarburant sont les algues vertes unicellulaires, micro-organismes primitifs situés en dessous des plantes. On peut utiliser 99 % de leur masse pour fabriquer des médicaments, des matières colorantes, des plastiques biologiques ou des biocarburants. Environ 40 000 litres de biocarburant par hectare peuvent être produits chaque année, ce qui représente un rendement important.
En France, les chercheurs du Laboratoire océanographique de Villefranche-sur-Mer (LOV) travaillent sur un produit énergétique étonnant. Capable de faire tourner un moteur, il est fabriqué à partir d’organismes microscopiques poussant dans l’eau douce ou l’eau de mer : des microalgues. Produites par photosynthèse, elles peuvent contenir jusqu’à 60 % de leur masse en lipides. Avec cent grammes d’huile extraits d’un litre de microalgues, la promotion de ces cellules permet donc d’espérer un rendement à l’hectare trente fois supérieur à celui du colza ou du tournesol !
Ces recherches et ces avancées viennent à point nommé car les biocarburants actuels suscitent de plus en plus d’interrogations et de scepticisme quant à leur impact réel sur l’environnement. Au-delà de la déforestation et de la consommation d’énergie que leur culture implique, ils peuvent mener dans certains pays une rude concurrence aux produits destinés à l’alimentation. Selon des experts, il faudrait en effet planter l’équivalent de la surface de la France en oléagineux pour faire rouler toutes les voitures du pays. D’où la nécessité d’inventer un nouveau carburant à bas prix, non polluant, économe en énergie et qui ne prenne pas la place des cultures terrestres.
Les microalgues pourraient satisfaire à tous ces critères. Le Programme National pour la Recherche en Biotechnologies (PNRB), via l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), a donc décidé de financer sur trois ans ce projet qui s’élève à 2,8 millions d’euros. Le nom de code du programme : Shamash. La mission des chercheurs, venus de sept équipes universitaires françaises est désormais de trouver la microalgue capable de produire le plus de biocarburant et de rendre cette production rentable.
Les chercheurs ont déjà institué un processus de fabrication non polluant. L’élaboration d’algues en bassin permet la récupération et le recyclage de substances minérales néfastes pour l’environnement. Qui plus est, les stations de production d’algues seront couplées avec des stations de production de carbone afin de recycler les émissions de CO2 grâce à l’énergie solaire.
Certaines algues sont déjà utilisées pour produire de l’énergie !
Les micro-algues, par exemple donnent déjà de très bons résultats dans la conception de biocarburants. Avec les techniques actuelles, elles permettent de produire de l’énergie à un rendement jusqu’à dix fois supérieur à celui des bio-carburants traditionnels. De plus :
Des avantages exploités par des startups en pleine croissance comme Algae Tech, en Australie, qui étend ses activités aux États-Unis et au Brésil.
Même si le prix au litre de ce carburant reste élevé (de 5€ à 10€), À l’heure actuelle, le litre de carburant d’algue coûte plus cher que le pétrole. Mais plusieurs éléments permettent d’espérer, à terme, une bien meilleure rentabilité. Certaines microalgues contiennent des molécules à haute valeur ajoutée, comme les oméga 3 et les antioxydants, très recherchées dans le domaine de l’agroalimentaire ou de la cosmétique. « En améliorant les procédés de séparation des différentes molécules et en stimulant les microalgues selon certains procédés, on pourrait faire de la coproduction et diviser les coûts », estime Antoine Sciandra, directeur de recherche au CNRS.
Source Notre-planete.info
Lire l'article sur les énergies nouvelles qui vient de paraitre dans ce site.
Faut aussi penser aux autres énergies qui se développent.
si on peut limiter la déforestation en amazonie et protéger nos forêts et que ça ne nous coûte pas plus cher que le pétrole car si on a pas le choix du carburant c'est encore le contribuable qui va trinquer