Glacier de Trift (Triftgletscher)

Une partie du glacier de Trift  s'est effondrée dimanche sans provoquer de victime ou de dégâts.  Plus de 220 personnes résidant dans la station de ski de Saas-Fee (VS) avaient été évacuées samedi pour des raisons de sécurité car les autorités s'attendaient à un éboulement imminent.


La langue glaciaire - qui indique l'avancée d'un glacier dans une vallée - avait commencé par glisser à une vitesse mesurée de 1m30 par jour samedi matin. Dans la nuit, cette vitesse s'est accélérée pour atteindre les 4 à 5 mètres par jour, jusqu'à l'effondrement.


Il ne reste plus qu'environ un tiers de la langue instable du glacier du Trift ; cette zone est sous surveillance radar  depuis jeudi soir et la situation est continuellement réévaluée.

 

Régression des glaciers

Le dépouillement des mesures effectuées sur 87 glaciers  suisses indique une situation semblable à celle des années précédentes : la majorité des glaciers ont continué de diminuer de longueur durant cette dernière période et leur masse a sensiblement diminué. 79 d’entre eux ont reculé, tandis que la langue de 7 autres n’a pas bougé. Les résultats confirment ainsi la tendance des années passées : les glaciers ne cessent de perdre de leur substance.

Les plus grands reculs enregistrés étaient de  216 mètres au Triftgletscher   et de 60 mètres au Steinlimmigletscher. Le Triftgletscher présente de loin le plus important recul. La raison en est que la langue de ce glacier est entourée d’un lac qui accélère notablement la fonte.

Les changements qui se produisent à la langue d’un glacier tiennent en général au comportement dynamique de ce dernier. En d’autres termes, ils se produisent avec un certain retard par rapport aux influences qui en sont la cause.

Ces glaciers ont  subi une perte considérable de masse, ce qui tient avant tout aux faibles précipitations de l’hiver. Le glacier de Gries, dans la région du Nufenen, présente la perte la plus importante : l’épaisseur de la glace a diminué en moyenne de 1.7 mètres.

Les mesures annuelles de l’évolution des glaciers sont effectuées grâce au soutien de la Commission de glaciologie de l’Académie suisse des sciences naturelles par le Laboratoire de construction hydraulique, hydrologie et glaciologie, de l’EPF de Zurich en collaboration avec ses partenaires (services cantonaux des forêts, offices fédéraux et personnes privées).

Avec quelques degrés en plus, l’écosystème alpin va lui aussi se transformer. Nous avons déjà de nombreuses données sur la flore des Alpes collectées depuis le XIXe siècle par le centre national de données et d’informations sur la flore de Suisse. Il a été remarqué qu’avec le réchauffement climatique, beaucoup d’espèces subissent une pression. Ainsi, les plantes alpines de basse altitude migrent plus haut afin de retrouver leur climat de prédilection. Soumises à cette concurrence, où iront celles installées à haute altitude? Les spécimens proches des sommets pourraient ainsi s’éteindre car ils ne trouveraient pas de niche écologique adéquate.

Régression du glacier Triftgletscher
crédit : Windegghütte sac - Monika et Walter

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