Une "vague d'ordures" menace la faune marine, le tourisme balnéaire et la pêche, déjà mis à mal par le réchauffement climatique. En une seule journée près de 400.000 volontaires de 104 pays ont collecté 3.200 tonnes de détritus divers et au sommet de cet "instantané de débris marins", figurent des mégots de cigarette, des sacs en plastique, des bottes, des casques de chantier, des eballages de nourriture et autres récipients.... De plus, 11 000 couches-culottes ont en outre été ramassées aux Philippines et près de 20.000 filets de pêche ont été dénombrés sur le littoral britannique.
Cette "plaque de déchets" résulte de l'accumulation de déchets plastiques et des milliards de débris dont la masse unitaire n'excède pas un dixième de celle d'un trombone. Dans certaines zones, les observateurs ont relevé jusqu'à 200 000 fragments de déchets par kilomètre ! Ils peuvent s'accumuler jusqu'à 20 mètres de profondeur comme en témoignent les vagues qui les ramènent à la surface.
La grande majorité de ces fragments est issue de déchets de consommation qui proviennent de décharges à ciel ouvert et qui ont été emportés par le vent, mais aussi de rejets via les fleuves et les navires en mer. Guidés par les courants marins, ils s'accumulent ensuite formant des plaques de déchets océaniques. Compte tenu des courants marins, d’autres zones réserveront probablement d'aussi désagréables surprises au cours des prochaines années au large de l'Amérique du Sud : l'une du côté Pacifique, au large du Chili et l'autre du côté Atlantique, au large de l'Argentine.
Ces morceaux de plastique souillent durablement l'océan. Ils ont infiltré tous les niveaux de la chaîne alimentaire des océans et entraînent la mort d'environ 100 000 mammifères marins et d'un million d'oiseaux de mer chaque année ! Ce "poison" nous affecte également puisque nous consommons des poissons qui ingèrent ces fragments de plastique…
Conséquence directe de notre surconsommation irresponsable, ces déchets plastiques empoisonnent insidieusement des espaces aussi immenses que les océans, le berceau de la vie sur Terre. Or, il est impossible actuellement de nettoyer efficacement les océans...
"Nous ne pouvons tout simplement plus continuer à jeter nos ordures dans l'océan. L'évidence se manifeste chaque jour à travers les dégâts causés à la faune marine, les plages maculées qui découragent les touristes et les écosystèmes marins en état de choc", déplore Vikki Spruill, présidente d'Ocean Conservancy, dans un communiqué.
"En changeant de comportement et de politique, citoyens, entreprises et gouvernements peuvent contribuer à améliorer la santé des océans, essentiels à la vie sur terre", ajoute-t-elle.
Source : Reuters - Pascal Fletcher, version française Jean-Philippe Lefief