Greenpeace

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Ecologie

Disparition des ressources marines ?

Une étude publiée dans la revue "Science" estime que les ressources marines pourraient avoir en grande partie disparues d'ici à 2050 à cause de la pression insoutenable des activités humaines sur le milieu marin.

Les espèces les plus couramment pêchées actuellement pourraient n'être plus qu'un souvenir en 2048, si la dégradation des milieux marins et la surpêche se poursuivent au même rythme effréné qu'actuellement, telles sont les conclusions d'une étude menée par une équipe d'océanographes et d'économistes publiée dans l'édition du 3 novembre du magazine Science.
"Nos analyses indiquent que sans changement, la situation actuelle laisse présager de sérieuses menaces sur la sécurité alimentaire mondiale, la qualité des eaux côtières et la stabilité de l'écosystème qui affecteront les générations actuelles et futures", écrivent-ils.

L'équipe internationale de chercheurs à l'origine de cette étude s'est basée sur 32 expériences contrôlées, des observations dans 48 aires marines protégées, des données de la pêche mondiale de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture sur les prises globales de poissons et d'invertébrés de 1950 à 2003 et des données étalées dans le temps (archives, sources archéologiques...) couvrant 1 000 ans d'histoire et 12 zones côtières.

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Cette étude, qui a duré quatre ans, montre la perte de biodiversité causée par la surpêche ; les pollutions menacent non seulement les pêches, mais également la productivité et la stabilité globales des océans, notamment le maintien de la qualité de l'eau par filtrage biologique, la fourniture d'habitats servant de pouponnières pour les espèces marines et la protection des côtes par ces dernières.

L'océan est un grand recycleur, il absorbe les égouts et les recycle en substances nutritives, il retire les toxines de l'eau, produit de la nourriture et transforme le dioxyde de carbone  en élément de nutrition et en oxygène. A ce titre, la disparition d'une seule espèce déséquilibre l'ensemble de son écosystème, mettant en péril ses autres occupants qui sont interdépendants.

A l'inverse, les zones biologiquement riches où des mesures de conservation et d'interdiction de pêche ont été mises en place, la biodiversité a pu se réinstaller, renforçant sa capacité à absorber la pollution ou les variations de températures dues au réchauffement climatique.

Près d'un tiers des espèces marines se seraient effondrées.


Pour souligner leur propos, les chercheurs rappellent qu'en 2003, c'est à dire hier, 29 % des espèces marines étaient déjà en train de s'effondrer (Effondrement si une  espèce marine voit ses quantités pêchées réduites d'au moins 90%, faute de renouvellement suffisant). Le cabillaud est l’espèce la plus menacée dans les eaux européennes. Selon l’Ifremer, son stock en âge de procréer a été divisé par 6 depuis 30 ans. Pour le merlan, la baisse du nombre de géniteurs dépasse 50 %. Tous les chalutiers sont équipés d’un ordinateur capable de détecter des bancs, et la longueur des filets permet de pêcher jusqu’à 1 000 mètres de fond, contre 300 auparavant.

A l'heure actuelle la sur-exploitation des espèces, l'utilisation de techniques de pêche destructrices pour les espèces et les écosystèmes doivent être stoppées. Il ne s'agit pas de fermer les océans à toutes les activités mais il faut s'assurer que les ressources et les services rendus à l'Homme par les écosystèmes soient stabilisés. "

Dans un communiqué, Nausicaa, le Centre national de la mer consacré à la découverte de l'environnement marin, estime qu'il est encore possible de renverser la tendance et de préserver les ressources marines en les gérant de manière durable. Il note également que de nets progrès ont été accomplis récemment : nouvelle réglementation européenne concernant l'étiquetage, apparition de labels de qualité environnementale (MSC), démarches qualité entreprises par certains pêcheurs, producteurs et par certains distributeurs...
 

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La fin des produits de la mer pour 2048 ! Les enjeux sont élevés : les produits de la mer sont bons pour notre santé. Dans de nombreuses régions du monde, c'est encore dans la mer que les hommes trouvent l'essentiel des protéines indispensables à leur alimentation. Pour eux, la disparition des stocks de poissons serait synonyme de malnutrition.  Mais la surpêche et la   pêche pirate compromettent cet avenir (photo pêcheurs pirates de Greenpeace).

Pourtant, à l'instar d'une forêt, il est possible de mieux gérer la mer et ses ressources. Si on laisse dans l'océan suffisamment d'adultes reproducteurs, si on préserve suffisamment de lieux de reproduction et de pouponnières, si on pratique l'élevage sans que cela ne nuise davantage à l'environnement, bref si on préserve les équilibres, on pourra compter sur l'océan comme sur un gisement renouvelable.

Dans 20 ans, 40 % du poisson destiné à la consommation humaine sera issu de l’aquaculture et les pays en développement représenteront 79 % de cette production. Les océans ne peuvent déjà plus aujourd’hui répondre à la croissance de la demande, l’aquaculture doit donc prendre le relais...

Pour l'avenir des ressources marines, chacun de nos gestes compte.

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