Ce sont les grands défrichements, souvent organisés par les monastères, qui permirent d'accroître les surfaces cultivables. Quinze mille hectares ont été gagnés au XIe siècle, au détriment des bois. Il y eût un très important recul de la forêt en :
La forêt était importante pour le paysan ; il y trouvait du gibier, si le seigneur l'autorisait à chasser, il y conduisait ses troupeaux de porcs (à la morphologie encore très proche du sanglier) pour la glandée, ses moutons et parfois les vaches. Dans les forêts on récoltait pour le bétail autant que pour les hommes : champignons, châtaignes, noix, noisettes, pignons, glands, faînes, merises, pommes sauvages, nèfles, fruits de l'aubépine, cynorhodons, prunelles, framboises, mures, fraises. Le paysan recueillait le miel des abeilles sauvages et la cire.
Cueillette des plantes médicinales
Avec le bois il construisait, chauffait, composait la litière des animaux. Le charron fabriquait des roues, des charrettes, des charrues. C'était aussi la matière première pour les sabots, les tonneaux, les barques, le charbon de bois et une partie de la vaisselle. Dès le XIIe siècle, les artisans s'organisèrent en corporations bien structurées.
Les famines disparurent un certain temps d'occident au 13e et 14e siècle et la population augmenta. Les seigneurs et les moines encouragèrent l'installation des paysans sur les terres défrichées ; de nouveaux villages furent créés. Mais Les défrichages trop nombreux et incontrôlés causèrent des catastrophes : glissements de terrain, inondations en chaîne, maisons emportées, bourgs et villages submergés.
Le système de défrichement de l'époque se faisait d'abord et très souvent par le feu, qui laisse un sol très sensible à l'érosion. De plus, beaucoup de forêts et pas toujours celles qui sont susceptibles d'être défrichées servaient toute l'année à faire pâturer les troupeaux : le sol, dépouillé de petite végétation (celle qui retient l'eau en surface), partait à chaque grosse pluie. Les pouvoirs royaux ou régionaux furent contraints d'établir des lois et des règlements partout où cela se révéla nécessaire pour limiter les dégâts.
L’agriculture est la principale activité économique pendant ces siècles mais avec des problèmes : faible rendement des sols, pratique de la jachère par assolement biennal, manque d’engrais, labours peu profonds, peu de bétail. Le fumier est l'un des seuls fertilisants que l'on connaisse à cette époque et on ne peut pas augmenter les troupeaux pour avoir plus de fumier. Nourrir du bétail nécessite des pâturages et toute la surface de la terre sert aux céréales destinées aux hommes. De plus, boeufs et moutons mangent du foin pendant l'hiver. Mais ce fourrage est une denrée de luxe réservée aux chevaux des seigneurs.
Le cheval est un animal noble et il vaut trop cher en général pour tirer la charrue. Jusqu'à la fin du Moyen Age ce sont les boeufs que l'on attelle et dans les régions pauvres c'est l'homme qui pousse l'araire.
Le défrichement de nouvelles terres et la rotation triennale sont les solutions qui permettront d’augmenter la production agricole et ces progrès conduiront le paysan à vendre quelquefois le surplus de sa production (laines, peaux, blé, vins, fromages).
Assolement triennal : La surface cultivable est divisée en trois parties : un an sur trois, un tiers du sol est laissé en jachère ; un autre tiers est planté de blé d'hiver, semé en octobre ; sur le dernier tiers poussent des céréales semées au printemps, telles que l'avoine et l'orge. Cette technique agricole essaie de compenser le manque d'engrais car le bétail trop rare fournit peu de fumier.
Plus nombreux et mieux outillés, les paysans se lancent alors à la conquête de nouvelles terres. Ils assèchent les marais, gagnent des terrains sur la mer, ils défrichent les espaces boisés en bordure des clairières.
Enfin, pour faciliter les échanges, la monnaie pénétra dans le monde rural qui connut davantage de "prospérité" mais la vie du paysan était encore bien difficile.