
A priori, on construit des murets dans un jardin pour des raisons strictement utilitaires. Malheureusement, bien souvent comme les murs, les murets sont tristes et il vaut mieux les "habiller" pour les rendre décoratifs et les intégrer. Le muret fleuri peut également remplacer la rocaille que vous ne pouvez aménager faute de pente ; avec un petit apport de terre le muret vous permettra de créer une illusion de dénivelé dans votre jardin que vous pourrez amplifier en plaçant astucieusement de grandes plantes en arrière-plan.
En fait, les murets peuvent servir à structurer l’espace pour :
- le muret de pierres sèches c’est-à-dire fait à partir de pierres assemblées grâce à de la terre donc sans maçonnerie.
C’est le muret d’autrefois, il demande un minimum d’attention, de savoir-faire pour qu’il soit solide mais il est tout à fait réalisable.
Il a un aspect naturel qui lui permet de bien s’intégrer dans un jardin pas trop sophistiqué.
Les conditions de culture pour les plantes qui y poussent sont excellentes car il garde bien la fraîcheur.
- le muret maçonné, fait de pierres avec des joints en ciment pour la tenue.
Il est surtout conseillé pour les murs de clôture, le long des voies publiques.
Si l’arrière du mur côté jardin est caché par des plantations, pour économiser de la pierre on pourra mettre des parpaings recouverts par la suite de ciment grossier. Il suffira d’habiller la face visible de pierres.
Ce muret peut servir aussi de muret de soutènement (descente de garage…)
- le mur de pierres avec des joints en terre (solution intermédiaire).
Si la face arrière n’est pas visible, on bétonne l’arrière plus ou moins grossièrement.
Si le muret est visible des 2 faces, on peut monter le muret en pierres sèches mais en fixant les pierres entre elles à l’intérieur avec du béton.
La principale qualité d’un muret est de se fondre dans le décor et apparaître tout naturellement à sa place. Pour cela, l’aspect et les couleurs des pierres doivent s’harmoniser avec le style du jardin ou les constructions alentour. C’est pourquoi, il faut utiliser de préférence des pierres de la région. Eliminer les pierres friables, les trop grosses, les trop petites, celles qui ont été sciées car elles n’ont rien de naturel.
Commencer par creuser des fondations de 20 à 30 cm de profondeur (selon la qualité du sol) plus large que le muret.
Faire une semelle en béton.
Mettre en premier les plus grosses pierres qui seront enterrées de moitié.
Le premier niveau étant réalisé, après avoir couvert de béton ou de terre humide, placer un 2ème étage en plaçant les pierres de façon qu’elles prennent appui sur deux pierres situées à l’étage inférieur. C’est une question d’équilibre pour un mur en pierres sèches et aussi d’esthétique car il faut éviter que les joints se prolongent verticalement. Ainsi de suite pour les niveaux suivants.
Terminer en coiffant le mur par les pierres les plus plates (ne pas oublier de les mettre de côté avant les travaux).
Dimensions du mur : pour un muret de pierres sèches : Eviter de dépasser une hauteur de 1 m. Largeur = 1/3 hauteur. Réaliser des joints de 1 à 2 cm de largeur.
Les plantes poussant dans les anfractuosités des rochers sont appelées plantes saxatiles. Les autres plantes sont généralement celles que l'on retrouve dans les rocailles pour garnir les hauts des murets.
Les meilleures époques de plantation sont :
- de la fin de l’été à l’automne pour les plantes les plus rustiques (en plantant après les chaleurs de l’été et avec les premières pluies d’automne, elles auront le temps de s’installer avant l’hiver)
- et le début du printemps (elles doivent être prêtes pour affronter les chaleurs de l’été).
Les alyssums de différents coloris, blanc et tons de roses fleurissent tout l'été et se ressèment facilement.
La Corbeille d’or fleurit jaune en avril-mai.
L'Acaena microphylla aime le soleil ou la mi-ombre.Ne craint ni la chaleur, ni les sols pauvres.
Les tiges rampantes s’enracinent en touchant le sol.
Les aubriètes à floraison pourpre, violet, blanc ou rose fleurissent en mai.
Vivaces persistantes et tapissantes.
Ne pas oublier de rabattre la touffe après la floraison.
Multiplication par semis en mars, bouturage en juin ou division en septembre.
Les valérianes, rouges, roses ou blanches, 50 cm ou plus, se placent en arrière plan.
Cette plante incontournable des murets garantit une floraison tout l’été.
Pensez à couper les tiges défleuries pour prolonger la floraison.
Elle se ressème abondamment.
La giroflée ravenelle : une autre plante typique des vieux murets d’autrefois. Floraison jaune, orange, écarlate pourpre en avril mai. Couper les tiges fanées après la floraison elle redonneront encore un peu. Préférer les variétés naines.
Semer en pleine terre en mai et repiquer des petits plants en septembre.
Les pâquerettes blanc-rosé et cœur jaune. Touffes de 30 cm en tout sens voisineront avec les myosotis.
Les hélianthèmes sont d’excellentes plantes de rocaille, appréciées pour leur abondante floraison. Les plus beaux sujets sont des hybrides ayant pour principaux parents H. apenninum et H. nummularium. Ceux-ci, dont la hauteur varie de 10 à 20 cm, offrent toute une gamme de coloris – sauf le bleu – et certains sont pourvus de fleurs doubles.
Le Linaria cymbalaria (Cymbalaria muralis)
Pousse en tapis ou cascades retombantes. Se contente de la moindre fissure dans un mur. Se ressème seul.
Les Sedums : choisir les variétés tapissantes (acre, album, cauticolum, kamtschaticum, lydium, spurium…). On réservera les variétés plus hautes pour le dessus du mur.
Impossible de citer toutes les plantes intéressantes pour murets. Entre les tapissantes pour anfractuosités, les annuelles, les plantes de rocaille, les petits arbustes buissonnants, les fougères, les graminées il faut faire un choix.
Il est évident qu’il ne faut pas hésiter à faire des essais et à y ajouter des fleurs annuelles, des bulbes, des arbustes nains, des fougères afin que votre muret soit fleuri toute l'année.